Elles ont un petit parfum d’enfance, un subtil goût de bonbon parme poudré. Notre grand-mère gardait dans une modeste boite métallique ces bonbons en forme de fleur de violette auxquels nous avions parcimonieusement droit à chacune de nos visites. En fermant les yeux, je revois les bonbons, me remémore leur fragrance et je pense à nos grands-mères.
L’une d’entre elles est à nouveau partie cette semaine et ce sont des bonbons, des caresses et des histoires qui se sont envolés. Restent les parfums, le goût des tendresses et des fleurs violettes aux bords des chemins.
Néanmoins les violettes de notre jardin n’ont pas d’odeur. Seule une espèce, la bien-nommée violette odorante (Viola odorata), a cette odeur si caractéristique de bonbon. La plupart des autres espèces n’ont pas d’odeur qui nous soit perceptible. Leur exacte détermination botanique étant assez compliquée, je me contente de me délecter de leurs variations de forme et de couleur, celle-ci allant du violet soutenu au parme le plus tendre.
On trouve aussi, en ce moment dans les sous-bois, une autre petite fleur de couleur violacée, la pervenche (Vinca minor). Chez elle c’est la forme singulière des pétales qui interpelle. Presque rectangulaire, légèrement rétrécis à leur base, ces cinq pétales d’un mauve bleuâtre lui donnent un petit air d’hélice tournoyante.
Dans les anciennes forêts, les pervenches peuvent composer de denses tapis qui couvrent le sol et elles se dépêchent de fleurir avant que la feuillaison des arbres ne leur occulte le soleil. C’est donc le dernier moment pour les admirer !