Son nom latin est amplement mérité, car notre belle pâquerette fleurit pratiquement toute l’année. Avec la douceur de cet hiver, elle fleurissait encore en décembre et depuis le début de l’année, s’épanouit aux quatre coins du jardin.
Bien qu’elles soient très communes, les pâquerettes ont mis un certain temps à s’installer chez nous. En effet, elles préfèrent les sols tassés, les pelouses rases où leur rosette de feuilles plaquée au sol fait merveille. Dans nos prairies à vaches, pleines d’hautes herbes grasses, elles avaient peu de chance de trouver leur place mais avec les années, notre sol s’appauvrissant, elles ont fait leur apparition.
Dès que le soleil franchit la colline et illumine le jardin, les pâquerettes déploient leurs fines ligules blanches et leur petit cœur jaune rayonne dans la verdure. Mais dès que le soir approche ou si la journée est terne et pluvieuse, la corolle se ferme, seules pointent alors ses minuscules extrémités rosées. On suppose que cette stratégie de variation d’ouverture entre le jour et la nuit, phénomène qui porte le nom barbare de nyctinastie, pourrait servir à protéger le précieux pollen des prédateurs de la nuit ou à l’économiser lorsque les butineurs pollinisateurs ne sont pas en maraude.
Quoi qu’il en soit, en ces premières journées ensoleillées de printemps, les pâquerettes se sont toutes déployées au jardin et font le bonheur des butineurs sortis de leur léthargie hivernale.