gourmandises écarlates

Dans nos haies, les petits fruits mûrissent, rougissent. Partout les baies rouges des aubépines, cornouilles, églantines et autres étincellent au milieu des feuillages déclinants. Autour d’eux ce n’est que piaillements et bruissements d’ailes, tous les oiseaux de passage s’y chamaillent, attirés par cette manne bienvenue à l’orée des froidures hivernales.

Un de mes arbustes préférés, en toutes saisons, est l’épine-vinette (Berberis vulgaris), un buisson épineux qui arbore en ce moment de longues grappes de petites baies rougeâtres. Dès qu’elles arrivent à maturité, elles disparaissent rapidement victimes des merles et autres passereaux qui, comme moi, en raffolent. J’essaie néanmoins d’en sauver quelques unes pour les sécher, elles font un condiment légèrement acidulé, typique de la cuisine persane.

L’arbuste est tout aussi attrayant au printemps, il porte alors de longues grappes de fleurs d’un jaune citron qui attire de nombreux butineurs. Ces corolles ont une odeur typique, presque enivrante qui embaume surtout le soir et que je reconnaitrais entre toutes.

Toutes ces raisons font de l’épine-vinette un arbuste essentiel dans nos haies. On ne le trouve malheureusement plus que rarement à l’état sauvage ; accusé d’être un hôte intermédiaire d’un champignon causant une maladie du blé « la rouille noire », il n’a été que trop souvent éradiqué de nos campagnes.