Les longues périodes de sécheresse et les fortes tempêtes de vent des dernières saisons ont fragilisé de nombreux arbres dans les forêts d’alentour. On ne compte plus les troncs déracinés ou brisés qui jonchent les sous-bois.
Mais si ces arbres sont bel et bien morts, ils ne sont pas perdus pour autant ! Toute une armada d’organismes vivants s’apprêtent à détériorer cette matière nourricière. Ce sont les champignons, lignivores, littéralement les champignons qui se nourrissent de bois, qui investissent en premier les troncs abattus. Ils décomposent les fibres dures du bois, les préparant à être grignotées plus finement par toute une faune spécialisée de petits mangeurs de bois qui vont se succéder au fil de ses transformations.
Une petite balade dans la forêt proche permet de découvrir de nombreuses variétés de ces champignons lignivores. Je m’émerveille, une fois de plus, de la prodigieuse diversité de leurs formes et leurs couleurs. Il y a les imposants amadouviers qui forment de petites boules tendres dans leur jeunesse avant de se transformer en de larges coupelles rigides. Elles peuvent arborer des teintes tendres, des dégradés brunâtres ou être goudronnant comme poix.
D’autres champignons se développent en colonies denses qui s’étalent sur tout le tronc mort. Ils se déploient en forme d’écailles plus ou moins striées, plus ou moins ourlées. Ma fascination est toujours la même devant l’étonnante beauté de ces organismes, somme toute fossoyeurs de la forêt.