boutons d’or

La végétation explose de toutes parts. Il a suffi de quelques jours pour que les prés se couvrent d’une multitude de petites fleurs jaunes lumineuses, les bien-nommées « boutons d’or ». J’ai de nombreux souvenirs d’enfance où nous jouions avec ces corolles qui nous fascinaient par leur couleur dorée et que nous trouvions en quantité un peu partout.

L’appellation « boutons d’or » est un terme un peu fourre-tout dont on se sert usuellement pour désigner les petites fleurs jaunes brillantes qui parsèment nos prés et jardins. Or pour les botanistes, ce sont des renoncules dont il existe en Suisse plus d’une vingtaine d’espèces qui ressemblent à des « boutons d’or ».

Celle qui illumine abondamment nos prairies, c’est la renoncule âcre (Ranunculus acris). Mal aimée des agriculteurs parce que fraîche elle est toxique pour le bétail, elle perd sa nocivité lorsqu’elle est séchée. Il faut donc profiter de la courte période où elle transforme nos prés en vastes ondes mordorées, avant que les premières fenaisons n’interrompent sa floraison.

Au jardin, j’aime la vaillance de ces modestes fleurs dorées même si elles ont tendance à s’étaler sans vergogne. La renoncule rampante (R. repens) colonise rapidement, avec ses stolons vigoureux, tout ce qui est à sa portée en formant des touffes denses.  

La renoncule helvétique (R. auricomus) est la première à fleurir et elle s’est répandue dans tout le verger. Elle est reconnaissable à ses fines feuilles effilées qui entourent des fleurs aux pétales souvent déformés. D’ordinaire, boutons, fleurs et fruits, ces minuscules boules vertes à pointes hérissées, cohabitent sur la plante en même temps.

La dernière venue au jardin est la renoncule laineuse (R. lanuginosus) qui, comme son nom l’indique, possède des tiges et feuilles couvertes de fins poils duveteux. Sa corolle d’un jaune un peu plus soutenu et moins brillant attire de minuscules coléoptères qui y demeurent tout au long de la floraison.

La famille des renoncules est donc déjà bien représentée au jardin mais il me reste encore plusieurs espèces de « boutons d’or » à découvrir…et à acclimater au Froumi.