Lentement, patiemment, ces dernières semaines les bourgeons ont gonflé dans les haies ; puis les uns après les autres, les arbustes ont déployé leurs blanches corolles. Le prunelier a ouvert le bal en se couvrant d’une myriade de minuscules fleurs laiteuses. Le long du ruisseau, ses buissons couverts d’une neige de fleurs immaculées illuminent les bosquets encore dénudés.
Les cerisiers sauvages, les amélanchiers avec leurs fleurs étoilées suivent de peu et leurs hautes silhouettes fleuries ponctuent d’autant d’éclats blanchâtres les lisières des forêts aux silhouettes sombres.
Encore frileux, les arbres fruitiers du verger étalent leur floraison et exhibent peu à peu toutes les variations de teintes blanches. S’ouvrent d’abord les délicates corolles immaculées des cerisiers puis suivent les pruniers aux fleurs un peu plus cireuses ; leurs succèdent les fleurs des poiriers, plus grandes, d’une teinte légèrement ivoire et pour finir la floraison des pommiers arbore de superbes pétales blancs de rose ourlés.
L’intermède virginal est de courte durée. Les fleurs à peine flétries, pointent déjà les verts tendres des feuilles pressées de s’épanouir. En quelques jours la neige de fleurs laisse la place à une avalanche de couleurs vertes.