Elles nous avaient habitués à fleurir jusqu’aux confins de l’automne, leurs fleurs d’un rose ardent égayant tous les coins et recoins du jardin. Mais ces journées caniculaires de juin ont sonné le glas de leur floraison ; les pétales fanés, pendouillent, assoiffés. Habituellement cette plante plutôt commune, au sympathique nom de « compagnon rouge », se plait bien dans les terres fraîches et humides de notre jardin mais même celles-ci souffrent sous ces températures exceptionnelles.
Les teintes éclatantes des pétales du compagnon rouge, qui peuvent varier d’un carmin des plus profond aux roses les plus pâles, font repérer leur longue floraison même au milieu des enchevêtrements de verdure. Mais cette plante présente aussi une de ces singularités dont la nature est friande : elle est dioïque (ce qui lui vaut le nom botanique de « silène dioïque »)
C’est à dire que contrairement à la majorité des plantes à fleurs qui sont hermaphrodites, le compagnon rouge possède des plants à fleurs mâles et d’autres à fleurs femelles. À première vue, ces grosses fleurs roses paraissent toutes semblables mais si l’on regarde d’un peu plus près, on remarque que les fleurs femelles se terminent, à l’arrière, par un gros renflement dodu. Celui-ci abrite l’ovaire qui se prolonge par cinq petites barbes blanches qui pendouillent au milieu des pétales.
Les fleurs mâles quant à elles se terminent en un calice cylindrique fin et effilé et présentent, au milieu des pétales très découpés, une petite couronne rosâtre qui entoure de courtes étamines.
De leur rencontre résulte un petit fruit sec, une mignonne capsule ronde qui, à maturité, relâche par une ouverture ourlée des centaines de minuscules graines noires, promesses de futures floraisons.
Après ce court intermède de botanique appliquée, je suis persuadée que la prochaine fois que vous rencontrerez ce sympathique compagnon rouge, vous penserez à moi … et essayerez, vous aussi, de reconnaitre le genre de sa fleur !