Lointain ancêtre sauvage des roses qui ornent nos jardins, l’églantier est un arbuste aux rameaux couverts d’épines. Son nom latin est « Rosa canina » littéralement « rosier des chiens » soi-disant parce que ses épines ressembleraient à des canines de chien !!! Les églantiers se plaisent dans notre jardin et y forment des enchevêtrements denses de branchages. Les mésanges et les moineaux les affectionnent car ils peuvent s’y réfugier et narguer sans crainte nos chats, certains d’être inatteignables.
Au début de l’été les églantiers se couvrent de centaines de fleurs qui éclosent presque toutes en même temps. Ces frêles fleurs présentent toutes les tonalités de rose; les pétales se déclinent d’un pâle blanc rosé au rose fuchsia le plus soutenu. Et au milieu de la fleur comme un phare étincelant, une multitude d’étamines jaune d’or aimante les insectes. L’arbuste entier chante de tous les vrombissements des abeilles, syrphes et autres bestioles qui se vautrent dans ce pollen doré.
Depuis quelques années, la pie-grièche écorcheur niche au plus profond d’un des églantiers et là elle n’a que l’embarras du choix en ce qui concerne ses menus; tous les insectes sont juste à portée de bec. De temps en temps, on la voit qui sort de son refuge, effectue un petit tour de chant perchée sur un rameau puis replonge dans les tréfonds des branchages. Je suis particulièrement fière de sa présence dans le jardin car elle est un bon indice de la biodiversité retrouvée.
Pourtant l’églantier est un mal-aimé … on ne le trouve plus que dans les friches, les bords incultes et les lisières de forêts. Les haies, qui étaient son habitat privilégié, disparaissent inexorablement de nos paysages et les églantiers avec elles.