ce que cachent les nénuphars

L’étang est une source d’émerveillement permanente; il fourmille de vie. La présence d’eau démultiplie la croissance des plantes et toutes sortes « d’herbes » colonisent les berges. Il y a les hauts roseaux qui ploient sous les vents, les longs cylindres bruns des massettes qui ressemblent à de gros cigares, les éclats jaunes des iris d’eau au printemps … et puis il y a les nénuphars !

Leurs grosses fleurs roses ressemblent à des bijoux de porcelaine déposés par un être farceur au milieu de toute cette verdure. Leurs larges feuilles flottent et servent de refuge, d’ombrage ou de nourriture à beaucoup de monde. Les grenouilles vertes y font leurs siestes; les libellules s’y reposent un instant; les tritons folâtrent entre elles; les scarabées et les punaises les traversent à toute vitesse.

Mais la bestiole la plus surprenante de toutes est la pyrale du nénuphar. Il s’agit d’un petit papillon (cousin des mites qui grignotent dans nos placards) qui pond ses oeufs dans l’eau près des nénuphars. La chenille se nourrit des feuilles et lorsqu’arrive l’heure de se métamorphoser, elle y découpe deux morceaux parfaitement ovales qu’elle « coud » ensemble. Elle se glisse au milieu comme dans un sac de couchage et y prépare tranquillement sa mue.

La perfection de ses découpes est fascinante. Comment fait une chenille pour produire une forme aussi mathématiquement parfaite ? C’est un de ces mystères de la nature dont nous ne connaitrons vraisemblablement jamais les tenants et aboutissants. Peut être est-ce aussi bien ainsi … il ne nous reste plus qu’à contempler et à nous émerveiller.