En ces journées automnales, certaines feuilles des fourrés de ronces arborent d’intenses couleurs rouge vif. Elles resplendissent au milieu du dense enchevêtrement de ramures desséchées, de feuilles verdâtres et de pousses récentes.
En effet, sur un pied de ronces (Rubus fruticosus) toutes les feuilles n’évoluent pas au même rythme, elles se renouvellent de façon presque ininterrompue tout au long de l’année. Ainsi les buissons de ronces ne sont jamais dénudés, ils gardent des feuilles même au cœur de l’hiver.
Cette particularité est d’un intérêt évident pour de nombreuses espèces animales, leur offrant gite et couvert en toutes saisons. De plus, les tiges des ronces, fortement épineuses, dardent des aiguillons acérés qui s’enchevêtrant densement, forment de véritables forteresses souvent impénétrables. Oiseaux et petits mammifères en profitent pour s’y abriter ou y nicher, comme chez nous le rouge-gorge.
La floraison des ronces est longue et très mellifère, attirant d’innombrables insectes. De nombreuses chenilles de papillons se nourrissent également des feuilles de ronces, certaines espèces leur étant entièrement inféodées. Les ronces offrent aussi de succulents, fruits, les mûres, auxquelles nous avons rarement accès, vu que les oiseaux et même les renards en raffolent et les rupent bien avant nous. Une fois l’hiver venu, ce sont les feuilles restantes qui sont une nourriture appréciée des chevreuils de passage.
Les buissons de ronces sont ainsi d’une intérêt écologique indéniable, cependant leur tendance à coloniser rapidement tout terrain accessible en font souvent des mal-aimées, surtout des jardiniers. Au Jardin du Froumi, les ronces ont toute leur place, elles s’étalent en lisières et en bordure des haies incitant ainsi toute une gente animalière à y séjourner pour notre plus grand plaisir.