Chaque automne c’est le même émerveillement devant les buissons de fusain (Euonymus europaeus). Lorsqu’ils fructifient, ils sont couverts d’une multitude de petites capsules d’un incroyable rose vif. Ces ardents éclats de couleur attirent immanquablement le regard au milieu des haies encore fournies.
En s’approchant un peu plus près on remarque l’étrange forme presque quadrangulaire de ces fruits, forme qui leur a valu le surnom de “bonnet d’évêque” tant elles rappellent cette coiffe ecclésiastique. À l’intérieur de ces capsules roses, se trouvent les graines qui sont entourées d’une chair blanche et grasse, l’arille, elle-même enveloppée d’une pellicule d’un orange franchement fluo.
L’arille est très riche en matières grasses et constitue un met nutritif idéal pour les petits passereaux en hiver. Il s’avère que ce sont surtout les merles, les grives et les rouges-gorges qui se délectent grandement de cette ressource et ils jaillissent en protestant bruyamment dès que je m’approche des buissons.
De plus comme la graine au sein de l’arille est âcre et toxique, elle traverse intacte le système digestif des oiseaux qui, en déféquant, font voyager la descendance du fusain. Je récupère alors consciencieusement les rejetons, ici et là, pour les replanter dans nos haies et jouir encore un peu plus de leurs extraordinaires couleurs automnales.