modern art

Doucement, imperceptiblement, les feuilles d’apprêtent à quitter les ramures ; elles jaunissent, brunissent, rougissent puis leur temps révolu se détachent et tombent rejoindre l’humus. Pour certaines le changement est uniforme, d’autres optent pour de doux dégradés et puis il y a celles qui se muent en un fabuleux spectacle coloré.

Les rêches feuilles de la consoude se transforment en une véritable œuvre tachiste. Tandis que les nervures restent bien vertes, les intervalles entre elles se nécrosent en formant de sinueuses taches brunâtres cerclées de jaune.

Sur les fines feuilles de l’épilobe ce sont les bords qui se colorent en premier, roussâtres puis dorés, entourant la verte nervure centrale, ils suggèrent aussi tout un paysage pictural.

Chaque type de feuille propose son propre voyage polychrome dû à la disparition progressive de la chlorophylle. En se dégradant, celle-ci laisse apparaître d’autres pigments selon des formes tantôt linéaires, arrondies ou biscornues, illustrant toutes les variations de couleurs possibles.

Ainsi qu’elles soient accrochées aux arbres, à ras de terre ou jonchant le sol, il suffit de quelques feuilles pour s’émerveiller de l’incroyable diversité chamarrée de l’automne.