manque d’eau

Si certaines régions du monde subissent des pluies diluviennes et des inondations, ici notre campagne est en manque d’eau. Certes le paysage est toujours aussi verdoyant mais un œil averti remarque que l’herbe est terne et, qu’entre les brins, le sol craquèle. De nombreux ruisseaux sont à sec et notre étang fait triste mine tant le niveau de l’eau a baissé.

Par contre, la végétation des rives est florissante; une véritable forêt de roseaux ondule sous la brise de ces chaudes journées. Elle recèle une faune innombrable. Il y a celle que l’on voit facilement : tout sortes d’araignées avec leurs toiles toutes aussi diverses ; des insectes vrombissants; des oiseaux comme les pouillots qui s’agitent frénétiquement entre les tiges des roseaux. Et puis il y a toute la faune dont on devine seulement la présence en repérant les traces sur les bords boueux : les minuscules pattes des musaraignes ; les longs doigts du héron en quête de grenouilles.

D’ailleurs, les grenouilles aussi, prospèrent cette année et le manque d’eau ne semble nullement les déranger. L’étang n’est plus qu’une vaste surface de végétation aquatique sur laquelle elles s’ébattent avec entrain, bien camouflées ; grenouilles vertes sur plantes vertes. Les grenouilles adultes sont bien grosses et dodues (on comprend que certains les envisagent dans leur assiette) et font de gros « ploufs » bien sonores en sautant dans l’eau.

La nouvelle génération, elle, est minuscule : ce sont de petites grenouilles d’à peine un à deux centimètres qui s’aventurent maintenant hors de l’eau à la recherche d’un gîte pour l’hiver. Il faut faire très attention où poser les pieds lorsqu’on s’approche du bord de l’étang car elles jaillissent de tous les côtés. Minuscules, fragiles, combien reviendront l’été prochain ? Apparemment suffisamment d’entre elles survivent puisque nous avons constaté que la population de grenouilles vertes de notre étang s’accroissait d’année en année. Il faut que nous profitions encore un peu de leur présence car bientôt elles auront toutes regagné leur résidence hivernale. Et il ne nous restera plus qu’à attendre leur retour… l’année prochaine.