jungle

J’aimerais que mon jardin soit non pas un jardin “naturel” mais plutôt une nature “jardinée”. J’aimerais qu’il ressemble à une jungle avec son enchevêtrement de plantes et qu’il me rappelle les prairies fleuries de mon enfance, surtout les prairies alpestres. Et ce sont ces deux images que j’aimerais retrouver dans mon jardin au fil des saisons. Ce qui me passionne, c’est de découvrir comment les plantes s’installent et se dispersent sur notre terrain. Il y en a tellement qui sont arrivées « toutes seules » … et chaque année, j’en découvre d’autres avec toute la faune qu’elles attirent. Si on laissait faire sur des dizaines d’années, sûrement que la biodiversité « perdue » reviendrait … mais je n’ai plus des dizaines d’années !

Alors je prospecte les sentes, les bords de ruisseaux, les forêts des alentours et je ramène la flore que je trouve, je l’implante ou la sème, là où il me semble qu’elle pourrait se plaire … et j’attends ! Les plantes se ressèment, se dispersent et partent à la conquête du jardin. Il y a des réussites, comme les géraniums des bois, les benoites des ruisseaux, les renouée bistortes … et des échecs, comme la fragile silène fleur de coucou, qui n’arrive pas à survivre alors que l’environnement devrait lui plaire. Même cette « herbe » qui verdoie uniformément dans toute la région, est maintenant d’une grande diversité dans le jardin  (plus de 25 espèces de poacées) et amène avec elle toute une myriade d’insectes, d’araignées, de papillons.

J’aimerais que la végétation soit si dense qu’en se promenant dans le jardin, on ait l’impression de s’aventurer dans la jungle. La haie des églantiers y ressemble doucement, il faut écarter les branches pour passer et même la farouche pie-grièche écorcheur a choisi de nicher en son sein. Entre les arbres, les arbustes, les herbes et les autres plantes, toutes les strates s’entremêlent, se mélangent, se chevauchent en un joyeux capharnaüm. Le tout déborde de vitalité, il y en a même souvent de trop au goût de certains visiteurs … Ce foisonnement attire une faune spécifique à tous les étages. Il y a bien sûr tous les insectes qui profitent des plantes mais aussi les oiseaux qui trouvent refuge et nourriture dans les haies, les petits mammifères qui se réfugient dans les parties denses et même les renards et chevreuils qui viennent faire leur tournée, la nuit venue.

Quant au potager, les mêmes règles y sont de mises et cela donne un joyeux enchevêtrement de légumes, de plantes aromatiques et de fleurs. Même celles appelées communément mais néanmoins injustement « mauvaises » herbes y ont leur place. Les insectes sont légion, les parasites pratiquement inexistants tant l’équilibre se fait naturellement. Et les récoltes sont au rendez-vous… alors que vouloir de plus !

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