blanche neige

Depuis quelques semaines, une épaisse couche de neige recouvre le jardin, une neige qu’on s’imagine blanche et immaculée. Or à s’y pencher de plus près, on découvre une infinité de traces, de fragments, qui ponctuent sa surface.

Une feuille sèche de hêtre, quelques aiguilles de sapin, de petits morceaux de lichens que la bise a arraché aux branches, des graines d’épicéa que les pives ont relâchées et une multitude de minuscules poussières noirâtres. C’est presque une œuvre de peintre que propose la lisière de la forêt… et puis soudainement, profondément enfoncées dans la neige, deux petites pointes en amandes, un chevreuil est passé par là.

Si le chevreuil se déplace parcimonieusement, le renard lui, vadrouille partout et sillonne le jardin de long en large, ses empreintes rondes qui se croisent et recroisent dessinant des paysages tarabiscotés.

Les vastes étendues enneigées sont son royaume et au petit matin, les traces imprimées dans la blancheur racontent les histoires de ses pérégrinations nocturnes. Minuscules et légers, à qui appartiennent donc les petits pas à ses côtés ?

Ainsi bien loin d’être immaculée, la blanche neige qui nous entoure révèle plein de récits des vies souvent invisibles que nous côtoyons.