A quelques mètres de notre maison serpente une petite rivière, la Mionna, qui a réussi à garder un caractère exceptionnellement sauvage. Quand je parle de « serpenter », ce n’est pas une image usurpée tant la Mionna se déploie tout au long de son parcours en d’innombrables méandres et contours. Malgré la pression agricole environnante – j’en connais plus d’un qui rêve de la « faire tirer tout droit » – elle à réussi à conserver, de sa source à sa confluence dans la Broye, un aspect de rivière naturelle.
Elle alterne des tronçons plats et tranquilles aux berges douces avec des cascades rapides, de petits canyons aux flancs escarpés. La faune y est omniprésente : on y voit souvent le cincle plongeur, plus rarement la martin-pêcheur ; le castor y a depuis peu élu domicile dans un méandre tranquille et des ribambelles de renards s’y abreuvent quotidiennement. La flore n’y est pas en reste avec de superbes arbres et des arbustes de nombreuses espèces qui forment sur ses rives un dense couvert végétal. Les narcisses sauvages qui ont depuis longtemps disparu des environs se retrouvent encore par stations sur ses berges… et les morilles aussi !
En ces froides journées d’hiver, la Mionna est gelée sur presque tout son parcours. Gros paquets de neige, glaçons translucides, lisses surface gelées ou petites stalactites, son visage est toujours changeant et fascinant. Quels que soient les saisons, les jours, les heures, c’est un plaisir toujours renouvelé de longer ses rives et de découvrir ses secrets.