infiniment petits

Les grands vents et les fortes pluies de ces derniers jours ont dépouillé les arbres de leurs dernières feuilles. S’élancent à nouveau sur les ciels gris de novembre leurs silhouettes dégingandées et ainsi débarrassées de leur feuillage, c’est la diversité de leurs troncs qui interpelle. Si l’on se rapproche encore un peu plus près, on découvre sur leurs écorces tout un monde miniature de mousses et de lichens qui colonise les moindres anfractuosités.

J’adore les lichens, leur extrême variété de formes et de couleurs, leur imbrication sur de toutes petites surfaces qui les font ressembler à des oeuvres d’art tachistes. Ils ont des coloris invraisemblables comme ces jaunes et verts fluo, des formes extravagantes en trompettes, en coupelles ou en longues déchirures. Ou alors comme sur cette écorce craquelée de hêtre, ils se déclinent en toutes les variations de teintes grises, larges taches laiteuses, petits points plutôt jaunâtres sur d’amples fonds gris sombre. Sur une autre écorce, ce sont leurs thalles découpés qui sont imbriqués dans de petites touffes de mousses hérissées.

Il faut s’imaginer que ces paysages, pour nous minuscules et quelque peu surréalistes, sont de véritables jungles pour les microorganismes. On y rencontre d’innombrables petites bêtes, des acariens, collemboles, araignées, coléoptères et bien d’autres êtres minuscules qui vivent en harmonie dans les nombreux replis de cette forêt miniature.