érables dorés

Les jours raccourcissent irrémédiablement, les aubes se font de plus en plus tardives et les brumes matinales s’effilochent paresseusement le long de la vallée. Le jardin est étonnamment silencieux, les trilles joyeux de l’été ont cédé la place à l’engourdissement automnal. Quelques rares feuilles solitaires virevoltent mais la plupart des arbres portent encore beau leur vert feuillage.

Tous, sauf l’érable dont les frondaisons s’embrasent d’ors bien avant tous les autres feuillus. C’est le seul moment de l’année où cet arbre discret se fait remarquer. Ses feuilles d’un jaune éclatant ponctuent d’éclats de lumière les forêts et les bords du ruisseau.

De près, sous les rayons du soleil, les rameaux de l’érable (érable des montagnes ou érable sycomore ou Acer pseudoplatanus pour mes amis botanistes) offrent un véritable flamboiement de couleurs. La forme ambrée de ses feuilles, tout en courbes dentelées, est sillonnée de marbrures vertes et bistres ; certains bords se recroquevillent déjà en bruns cassants, et pour couronner le tout, d’étranges taches noires en mouchètent la surface.

Elles sont provoquées par un champignon, très justement appelé « goudron de l’érable », qui se nourrissant des tissus de la feuille, forme de forts étranges dessins. Il semblerait qu’il n’affecte pas la croissance de l’arbre et meurt en même temps que la feuille lorsqu’elle s’en va rejoindre l’humus de la forêt…ou dériver au fil de l’eau.