le silence des nids

Cet été lorsque je ramassais les framboises et que je m’approchais trop du buisson d’églantier, des piaillements véhéments me dissuadaient d’avancer. Je soupçonnais la fauvette d’y nicher mais l’enchevêtrement dense de la végétation ne laissait rien entrevoir. Maintenant que le feuillage est tombé, j’ai découvert un minuscule nid, une fragile construction d’herbes entrelacées, accroché aux tiges des framboisiers. Comment une structure aussi légère a-t-elle pu porter toute une nichée ?

Rien à voir avec le robuste nid que le merle a construit sur une poutre du garage. Compact, calfeutré de boue, il est bien campé au milieu des toiles d’araignées, protégé des éléments…et des chats !

Du coup, nous avons fait la tournée des nichoirs installés dans nos arbres ce printemps. Ils ont tous été occupés, soit par des mésanges bleues, soit par des mésanges charbonnières. Ces dernières sont les reines de la récupération. Elles ont fabriqué leur nid avec les plumeaux de nos roseaux, les plumes des poules du voisin, les ficelles bleues synthétiques qui traînent dans les fermes…même les cheveux coupés de Vio y ont trouvé usage !

Autre style pour les pies qui ont squatté le sommet du mirabellier. Elles ont bataillé un long moment, ramenant toutes sortes de branches, se querellant bruyamment pour fabriquer un large nid… qu’elles ont subitement abandonné, laissant cette œuvre inachevée trôner comme un spectre au faîte de l’arbre.