Si le merle noir est devenu une présence familière des parcs et jardins de nos villes, il est beaucoup plus discret dans nos campagnes. Son chant fluté qui s’élève dès les premiers frémissements de l’aube, dans la nuit encore noire, ne s’entend guère aux alentours.
Mais depuis cet automne une ribambelle de merles squatte le jardin. D’où viennent-ils ? Est ce l’abondance des fruits de cette année qui les a attirés ? Toujours est-il qu’ils sont là déjà au réveil, dans les branches de l’alisier en train de grignoter les dernières baies ou bien à fourailler sous les arbres à la recherche de pommes oubliées.
Malgré la neige tombée ces derniers jours, ils sont toujours assidus. Pour résister à la froidure ils gonflent leur plumage et ce sont de petites boules ébènes toutes ébouriffées qui ponctuent de leur silhouette sombre les arbustes dénudés. Les merlettes plus timides se camouflent, discrètes ombres brunâtres, dans l’enchevêtrement épineux de l’églantier et ne risquent que de temps en temps quelques incursions rapides vers le compost.
Resteront-ils ce printemps ou regagneront-ils les profondeurs des forêts ? Ils me font en tout cas espérer un prochain printemps où leur chant mélodieux nous annoncera l’aube naissante.
Je réalise d’habitude toutes les photographies de mes chroniques, sauf celles des oiseaux qui sont tirées de l’excellent site www.oiseaux.net et publiées avec l’accord de leur auteur que je remercie infiniment.