tout en jaunes

Il y a encore peu de temps, tous les prés des alentours étincelaient du jaune d’or des pissenlits. Depuis l’herbe a poussé, les teintes dorées se sont faites plus discrètes mais elles n’en sont pas moins présentes partout, tout autour de nous. Dans le jardin, on rencontre des fleurs aux formes les plus diverses qui arborent des couleurs jaunes : elles sont tantôt pâles, presque crémeuses ou alors d’un citron lumineux ; exhibant des tons cuivrés étincelants ou des teintes ocres presque terreuses. Cela n’est pas du au hasard !

En effet, le jaune est la couleur la plus représentée dans notre flore indigène. Près de 30% des fleurs de Suisse (et de France) seraient de couleur jaune, contre seulement 6 % de couleur bleue et très peu de couleur rouge. Il semblerait que la couleur jaune soit la mieux perçue par les insectes pollinisateurs, particulièrement par toutes sortes d’abeilles et de bourdons. En fait, ces insectes n’ont pas la même vision des couleurs que nous ; ils ont un spectre de vision différent qui leur permet de voir plus du côté des ultraviolets et moins du côté du rouge. Sans entrer dans des notions compliquées de physique… on peut dire qu’une fleur de couleur jaune favorise un certain rayonnement ultraviolet qui est perçu comme un signal par les butineurs. Les scientifiques appellent ce phénomène « le pourpre des abeilles ».

Par conséquent les fleurs, qui ont besoin de ces insectes pour assurer la survie de l’espèce, ont tout intérêt à les attirer en utilisant leur couleur préférée, le jaune ! Comme les abeilles ne voient pas le rouge, il n’y a dans notre flore, qui dépend essentiellement de ce type d’insecte pollinisateur, que peu de fleurs de couleur rouge.

Des premières fleurs printanières aux dernières lueurs d’automne, le jardin est ponctué de ces éclats dorés qui agissent comme autant de balises dans la verdure environnante et sont des promesses de régal pour tous nos butineurs.