Dans les forêts qui bordent notre jardin, un des grands plaisirs de l’automne est la cueillette de champignons. Nous avons la chance inouïe que dans les sous-bois, à quelques mètres de la maison, poussent quantité de champignons comestibles : des bolets, des lépiotes, des cornes d’abondance, parfois quelques chanterelles (et même des morilles, mais …)
Toujours est-il que cette année, nous avons beau arpenter les futaies, fouiller nos coins secrets, nous n’avons pas trouvé un seul de nos champignons favoris. Les saisons ayant été et étant encore toujours trop sèches, ils restent enfouis dans le sol et ne fructifient pas. Par contre sur les troncs d’arbre en décomposition, c’est une explosion de champignons lignivores (mangeurs de bois).
C’est une véritable ode à la créativité de la nature à laquelle nous avons affaire; il y a des champignons de toutes les formes, de toutes les tailles, et de toutes les couleurs. Depuis les fines membranes jaunes fluorescentes qui fendillent l’écorce d’une branche de hêtre jusqu’au lourds renflements d’un noir goudronneux qui s’alignent le long d’un tronc figé. Certains ont de belles formes de trompettes et poussent en famille sur le bois moussu; d’autres complètement échevelés trônent souverainement au milieu d’une souche pourrissante.
Mais au delà de leur magnificence graphique, ces champignons sont des acteurs incontournables de la vie de la forêt en décomposant le bois mort. Ils le fissurent, le désagrègent afin que toute une armada de bêtes minuscules puisse s’en nourrir.
Ainsi, à défaut de remplir nos paniers, tous les quelques pas nous découvrons de nouvelles espèces qui remplissent nos appareils photo d’images insolites.