coquelicots écarlates

En triant les archives de mon père je suis tombée sur d’innombrables photographies des prairies de mon enfance. Flore foisonnante, coquelicots, bleuets, marguerites et tant d’autres…où sont elles passées toutes ces fleurs qui autrefois bordaient chaque chemin ?

Dans nos imaginaires, les coquelicots tiennent une place particulière, leur rouge flamboyant nous rappelant comptines et poèmes que nous scandions enfants. Il n’est pas d’autre fleur sauvage que nous ne connaissions si bien.

J’en avais semé après des terrassements devant la maison et dès l’été, une nuée écarlate a fleuri sous nos fenêtres mais les herbes grasses ont rapidement repris le dessus et les années suivantes, ce n’était plus qu’ici ou là, à la faveur d’un coin de sol dénudé qu’un plant ressurgissait. Si les coquelicots aiment tant les sols remués, retournés, c’est qu’ils accompagnent les cultures de céréales depuis l’avènement de l’agriculture.

Or cette année j’ai eu la belle surprise d’en découvrir deux plants dans notre serre…nul ne sait comment ils y sont arrivés ! C’est un spectacle fascinant de voir chaque matin leurs boutons poilus s’écarter et laisser paraître de fragiles pétales tout chiffonnés. Ils se déploient, s’étalent et exhibent leur forêt d’étamines noirâtres afin d’attirer tous les insectes en maraude. Il leur faut faire vite, leur floraison ne dure qu’un jour et déjà au soir les pétales flétris jonchent le sol. Mais cette courte vie est compensée par un grand nombre de fleurs, qui j’espère, égaieront notre serre jusqu’au bout de l’été.