Rassurez vous, même si le titre est particulièrement d’actualité, ce n’est pas du ballon rond dont je veux vous parler, mais de cette étonnante capacité qu’ont les plantes à s’installer où bon leur semble et non pas à la place que nous leur avions destinée.
Ces splendides pavots mauves (Papaver somniferum) en sont une parfaite illustration. Je crois en avoir dispersé des graines partout au jardin : sur la riche terre du potager, dans la jungle des massifs de fleurs, sur les rares parties sèches et sableuses devant le garage … rien à faire, je n’ai jamais eu la moindre fleur !
J’ai donc été très surprise cette année quand j’ai vu surgir les premières pousses au bord du mur de la maison… dans une fissure entre le mur et les pavés …rien qu’un peu de terre et de poussière de pavés. Et pourtant, non seulement les pavots y ont poussé mais ils s’y sont carrément épanouis, jusqu’à nous offrir, ces derniers jours, ces superbes et éphémères corolles violacées.
Quels concours de circonstances a-t-il fallu pour qu’une telle floraison puisse avoir lieu ?
Par quel phénomène les graines sont-elles arrivées jusque dans cette fissure ?
Comment ont elles fait pour germer, grandir, fleurir, dans cet environnement ; dans si peu de substrat, pratiquement sans eau ?
Elles sont nombreuses au jardin, ces fleurs vagabondes qui s’installent à des endroits qui nous semblent pour le moins inadéquats, si ce n’est saugrenus. Il y a les salsifis au pied de l’escalier, les géraniums dans les fissures des marches, les crépides entre les pavés…
Toutes témoignent, à leur façon, de la prodigieuse vitalité de la nature… bien au delà des limites que nous nous ingénions à lui bâtir !